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Herseaux Ballons
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4 décembre 2008

Lorsqu’à la fin du VIe siècle, les calamités,

Lorsqu’à la fin du VIe siècle, les calamités, inondations et séismes s’abattent sur nos régions, les coqs, nous assure-t-on, s’arrêtent de chanter. Un siècle plus tôt, les coqs avaient déjà été frappé de mutisme et, devant un pontife aristocrate qui écartillait les yeux sans comprendre, Germain d’Auxerre avait rendu aux gallinacés leur cri matinal en leur offrant du blé bénit. Geste bien « ciblé » destiné à convaincre les « rustiques ». L’évêque d’Arras en profite pour condamner tous les remèdes que « les mères en larmes » se procurent quand leurs enfants sont malades « alors qu’elles devraient les enduire d’huile bénite par les prêtres ».... et qu’une superstition en vaut bien une autre!

La preuve encore, avec le mot « cocleis » qui, bien traduit, semble indiquer ces clochettes que l’on agitaient les soirs de tempête et qu’une sainte mérovingienne, nommée Salaberga, morte un 22 septembre, entre 665 et 670, aura mission de récupérer : « On a béni en l’honneur de la sainte des clochettes contre les orages », constatent les bénédictins. Et il en sera encore de même avec la Passion de saint Vincent qui met en scène des paysans célébrant la fête antique du solstice, à l’orée de l’été, en faisant dévaler des roues de feu des collines. Cette cérémonie du culte solaire, condamnée comme païenne, bien entendu, est encore intacte et l’Eglise, impuissante à l’éradiquer, finira par l’adopter en la coiffant du patronage de l’immense saint Jean-Baptiste.

Les conciles mérovingiens reviennent à huit reprises contre cette religion sauvage :« On fait des voeux dans les fourrés, on jure sur la tête des animaux ». Les incantations ne cessent de préoccuper les évêques. Ceux qui évoquent les dieux anciens « sont excommuniés s’ils sont de haut rang ou fouettés s’ils sont de condition inférieure », décrète le concile d’Eauze, en 551. Des évêques proteste que cette religion s’insinue jusque dans les églises et qu’on vient y commettre des sacrilèges.

Cultes à quels dieux? Ils répondent : Mercure et Jupiter. Qui ne sont que les habits romains des dieux gaulois du ciel Lugos et de la foudre Taranis. Ils oublient la grande déessse des forêts profondes dont Grégoire de Tours mentionne les adorateurs dans l’Ardenne, et a laquelle il donne aussi un nom romain : Diane.

La grande fête, et les femmes sont les premières a y participer, est celle du 1er janvier. L’Eglise la condamne en vain. Le synode d’Auxere nous apprend que c’est un carnaval : on de déguise en cerf ou en vache! Et on se distribue des « étrennes diaboliques ». Le même synode rappelle qu’il est défendu de « faire appel aux sortilèges ou aux augures, d’avoir recours aux magiciens, aux sorts qu’on appelle sorts des saints, aux sorts qu’on fabrique avec du bois ou du pain ».

En 692, le concile quinisexe lance de Constantinople l’anathème contre ceux qui célèbrent le 1er janvier et autres festivités anciennes : on prohibe tous les derniers vestiges des superstitions païennes, les fêtes des calandes, les « bota » (fête en l’honneur de Pan), les « brumalia (25 décembre, fête de Bacchus), les réunions, le 1er mars, les danses publiques des femmes, les déguisements des hommes en femmes et réciproquement. De mêrme, les déguisements à l’aide de masques comiques, satiriques ou tragiques, l’invocation de Bacchus lorsque l’on presse le raisin.

Mais le monde se moque de ces interdictions et la Fête du Jour de l’An continuera sa carrière avec le succès que l’on sait.

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Pour quelques récits de ces "temps-là"...

Voir : B 1 - Annexe

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