LA ROUSSELLERIE

Enclave d'Herseaux-Tournaisis.

Formes anciennes : Roussière, rosel, roséel, roseil, rosière signifiant "lieu planté de roseaux".

Certains penseront que l'endroit est bien éloigné de la Broche de Fer... Soit, mais sur cet essai, je suis le seul maître à bord et dans mes souvenirs, la carrière Desmettre a toujours fait partis d'un tout qui est le cadre de ma jeunesse et de mon adolescence. Bref, les vingt premières années de ma vie...

La Roussellerie était donc là en 1290 et son dernier "seigneur" meurt en 1761. Dans les années 1870, il n'y avait déjà plus que des ruines, entourées par des douves marécageuse envahie par les joncs. Les arbres de la drève et du verger disparaîtront durant la guerre 1914-1918 et on comblera peu à peu les douves. Grandeur et décadence : après la deuxième guerre mondiale, l'orgueilleux domaine seigneurial devint un dépôt pour les immondices communales. (J.Deroubaix, "Hist. d'Herseaux")

C'est aujourd'hui un terrain agricole...

On ne dispose que de très peu d'informations, les archives de la Ville de Tournai ayant été incendiés durant la dernière guerre !

Propriétaire en 1956 :

http://www.geneall.net/F/per_page.php?id=172273

Le Comte Henri Dadvisard de Talairan (né le 30 août 1917 à Rochecorbon (F) mort le 28 février 2002) et marié à Colette Le Roy de Lisa de Chateaubrun le 8 avril 1944 à Noironte.

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La Roussellerie, carte IGN, 1874

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Sur la carte Ferraris

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Il nous reste une description et quelques chiffres...

D'où il ressort que la Roussellerie est entre les mains de la famille d'Halluin. C'était un fief direct de la seigneurie de Warcoing (Tournaisis).

Composition : "Autour du "lieu manable" (habitable), "le mote, yaves (haies), bos, pastures et terre ahanable (terre de labours), y compris "les près Herlois par un manager dedens" (ce dernier pourrait être à l'origine de la "Roussellete").

Le tout sur trente bonniers (environ 35 hectares).

Les hôtes et tenants fournissent des rentes en rasières de froment et d'avoine, en chapons et en argent. Un bailli et sept échevins peuvent être nommés par le seigneur. Sept hommages lui sont prestés par sept vassaux qui détiennent chacun environ un quart de bonnier.

D'autres parcelles appartenant au tournaisis existaient sur le territoire d'Herseaux pour un total de 116 bonniers 5 cents.

La Roussellerie possédait également des terres à Dottignies .

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Dénombrements successifs : 1392, 1459, 1482 et 1499.

"Hostes" et "tenants" de la Rousselerie :

Année Hôtes Tenants Total

1392 9 42 51

1459 12 59 71

1499 10 43 53

… et un usurpateur !

Il ne subsiste aujourd'hui plus aucune trace de ce qui fut la Roussellerie. Mais il nous reste un usurpateur...

Je regrette profondément que l'on mette ce genre de panneau qui est une usurpation de nom et d'origine. Mais l'Administration n'en a que faire... Ignorence ? J'en doute... Plutôt un coup de pub pour la ferme bio qui exploite aujourd'hui un nom qui ne lui appartient pas.

Avec l'aval de M. J.Deroubaix... ?

Ci-dessous : photo du 14 novembre 2007

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La vraie Roussellerie est ici... "était"... ! Rasée, enterrée : disparue !

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Hypothèse :

D'après les photos satellites et les tâches sombres - malgré tout assez nettes... - que l'on y remarque, il est permis de supposer l'existence d'une grande motte et, peut-être, deux petites mottes, plus en recul (?).

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L'emplacement des douves ne fait aucun doute et le ruisseau qui les alimentait venait probablement de la ferme de Lassus . Il devait également exister un chemin depuis l'angle des douves jusqu'à la ferme de Lassus, d'où il descendait en ligne droite vers la Roussellerie. On sait également qu'une drève s'étendait de la Roussellerie vers le hameau de la Houzarde.

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Carte Ferraris - 1777 :

La Roussellerie, enclave du Tournaisis.

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Google Aerth 2009 (pour rappel, les photos satellites présentes dans "Google Aerth 2009" datent d'environ deux ans.) : l'emplacement de la Roussellerie :

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J'en viens à présent à Viollet Leduc, ce grand spécialiste du Moyen Age qui nous a laissé, dans son "Encyclopédie médiévale" un bel exemple de ce qu'aurait pu être la Roussellerie. Il s'agit bien sûr d'une option toute personnelle, mais encore une fois je ne fais pas profession d'historien et n'étant donc tenu à aucune règle je peux me permettre de "rêver " l'Histoire...

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Le "château sur motte" carolingien de Viollet Leduc.

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Et on pourrait même y ajouter une description en s'aidant d'un des rares inventaires domaniaux qui subsiste, celui d'Annappes (qui n'est pas très éloigné de chez nous..). Je ne prétant pas qu'à la Roussellerie ait pu existé une construction "en très bonne pierre", mais à part ça... ! Annappes était un domaine royal, la Roussellerie dont l'importance était moindre pouvait cependant avoir un rôle non négligeable, mais d'un autre niveau. Et puis, on ignore tant de choses... ! De même que tant de choses ont pu se modifier en 1000 ans !

L'inventaire d'Annappes rédigé en 830 :

"(Nous avons trouvé dans le fisc d'Annappes un palais royal construit en très bonne pierre) trois chambres, la maison tout entourée d'une galerie avec onze petites pièces; au-dessous, deux porches; à l'intérieur de la cour, dix-sept autres maisons construites en bois avec autant de chambres et les autres dépendances en bon état : une étable, une cuisine, une boulangerie, deux granges, trois magasins. Une cour munie de fortes palissades, avec une porte de pierre surmontée d'une galerie. Une petite cour, elle aussi entourée d'une haie, bien ordonnée et plantée d'arbres de diverses espèces.

Outils : deux bassines de cuivre, deux vases à boire, deux chaudrons de cuivre,un de fer, une poële, une crémaillière, un lardier, une torchère, deux cognées, une doloire, deux tarières, une hache, un grattoir, un rabot, une plane, deux faux, deux faucilles, deux pelles ferrées. Des outils en bois en suffisance.

Produits de l'exploitation. Vieille épeautre de l'année passée 90 corbeilles (de 12 muids chacune) dont on peut tirer 450 charges de farine. Orge 100 muids. De cette années 110 corbeilles d'épeautre : on en a semé 60, nous avons trouvé le reste. 98 muids de seigle, on a tout semé. 1800 muids d'orge. 100 ont été semés, nous avons trouvé le reste. 430 muids d'avoine. Une muid de fèves. 12 muids de pois.

Des 4 jardins, onze sous. 3 muids de miel. De cens, un muid de beurre. Lard de l'année passé 10 pocs fumés. 200 porcs fumé de l'année avec saucisses et saindoux. fromage de cette année 43 charges.

Cheptel : juments vieilles 51; de trois ans 5; de deux ans 7; de l'année 7. 51 juments, 3 étalons, 10 poulains, 2 ânes, 16 bœufs, 50 vaches ayant vêlé, 20 génisses, 3 taureaux, 38 veaux, 260 porcs, 100 porcelets, 5 verrats, 150 brebis, 120 moutons, 200 agneaux,
30 chèvres, 3 boucs, 30 chevreaux; 30 oies, 80 poulets, 22 paons.

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C'est l'époque de l'invasion du continent par les Vikings. En 881, les Normands pillent de leur camp de Courtrai le domaine d'Annappes, et aucun texte ne le mentionne plus.

Quelques années plus tard, le comte de Flandre, installé à Lille, accapare le territoire d'Annappes. Tous les villageois sont désormais soumis au comte

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Ce qui est intéressant avec l'inventaire d'Annappes, c'est précisément cette foule de détails qui montrent bien que ces "gens-là" pouvaient vivre avec une certaine aisance, un confort certain, même si tout cela restait tributaire d'un travail relativement pénible. Evifemment, il s'agit d'un milieu privilégié...

Et les autres, me direz-vous ?

Pour la grande majorité d'entre nous, le Moyen Age - et à plus forte raison le "Haut Moyen Age" ! - est inséparable des mots "esclaves", "serfs" et d'habitats rudimentaires que l'on nomme manses, censes; d'hommes et femmes corvéables à souhait.. Bref, des paysans du bout du Temps ! Pourtant, dans leurs villages, ces "gens-là" représentaient plus de 95% de la population du temps et c'est d'eux que nous descendons, tout "civilisés" que nous prétendons être !!

La Roussellerie

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