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Herseaux Ballons
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1 décembre 2008

L'Espierres

Avec un peu d'imagination, on pourrait penser que l'Espierre aurait pû ressembler à ceci, il y a très longtemps...

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Et, quelques siècles plus tard...

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Le riez de l'Espierres

- "Petite Espierres" que certains nomment encore "Berckem",(mais on verra plus loin pour quelle raison...) prend naissance à Neuville -en -Ferrain (F), près du Risquons-Tout, et forme la frontière franco-belge sur toute sa longueur.

- Le "Ruisseau des Près-des-Hayes", qui prend naissance près de la ferme Dumortier au Bas-Voisinage, sépare Luingne d'Herseaux, et alimente l'Espîerres à la dépression de la Martinoire (altitude 26 m).

Ce sont les seuls qui nous intéressent directement.

Etymologie :

- Riez : de "riu, "ru" : ruisseau (XIIe s.), Dauzat, "Dict. Ancien français".  Du latin rivus, pour srivus, radical sanscrit sru, couler. Picard, rio, riou, riu, (c'est le primitif). Mais ce nom est d'origine romane comme "ries", "riot". On devrait plutôt trouver des termes tels que : "becque", ruisseau. D'où le patronyme Delbecque qui donnera, en français, Durieu par exemple. Mais, je l'ai signalé : au XIXe s., on appelait également le "riez" du nom de "berchem" qui fait aussi penser à une quelconque déformation de "becque -hem".

Ou encore :

- Berquin : petit château fort . Berkin : du germ. "Ber" "Kem". Si ce nom pouvait être rattaché à celui de la châtellenie, au Mont-à-Leux ? Il aurait pu donner "berkem", "berchem" après d'inombrables retranscriptions, mais serait demeuré présent dans le langage populaire pour nommer le ruisseau... qui passait au pieds du château ! Un acte d'arbitrage dressé en 1299, en faveur du chapitre et de l'abbaye de Ravensberghe cite notamment : "le ruisseau appelé la Becque".

- Espierres: "Spiere" est le nom du village en flamand. Mais : Sepire, obsepire, intersepire signifie :"Environner et enclorre de hayes". Imaginez une mauvaise traduction  qui donnera "Espierres"... Soit un : « es - spire » devenant un « es - pierres » francisé et vous avez une désignation ayant totalement perdue son sens initial

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1) - La petite Espierres, aujourd'hui vôutée.

Photo prise à la Pinte de Lait, mais... sur France. En effet, par facilité on a refait le tracé en ligne droite avant de couvrir. Le Riez ne fait donc plus exactement office de "limite" de la frantière.

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A gauche :"Trou de visite" du Riez enterré en bas de la rue d'Angleterre (Mont-à-Leux)

A droite : en bas de la r. du Général Leman (Mont-à-Leux)

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A gauche : il débouche, dans cette ligne de buissons, de sous le talus de chemin de fer.

A droite : Il arrive au rond-point de la Martinoire.

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A gauche, dans les près de la ferme Libbrech, on le remarque à peine...

A droite : sous la rue du Crétignier

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2) - Le ruisseau des Près des Hayes qui prend sa source quelque part du côté du Bas-Voisinage... Avant l'installation du zoning industriel, je pense qu'il servait, ou de trop-plein aux douves de la ferme des Drumes, ou à leur alimentation.

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Il existe une liaison, dans un sens ou dans l'autre, entre le ruisseau et la ferme (Photos 31 janv.2007)

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Au rond-point de la Martinoire, en face de la ferme Libbrech. Encore une fois, ce ruisseau sert d'égout à ciel ouvert. Ce jour-là, l'eau était d'un blanc "laiteux" ! En cause, bien entendu, l'industrie toute proche (Photo 29 janv.2007)

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Les inondations :

Aussi longtemps que le bassin de l'Espierres est resté dans son état primitif, il n'y a pas eu d'inondations, le niveau des eaux restant tributaire des saisons et du climat sans aucun préjudice pour les habitants de l'époque qui n'auraient pas eu l'idée de vivre en zone inondable...

Il en fut tout autrement au XIXe siècle. Les marécages étaient déjà asséchés depuis longtemps et le cours de l'Espierres endigué. Tout n'était sans doute pas parfait et il y a lieu de croire que les basses terres étaient régulièrement sous eaux. C'est l'accroissement rapide  de l'industrie à Roubaix- Tourcoing, responsable de rejets industriels de plus en plus importants, charriant non seulement des produits chimique mais également de grandes quantités de déchets qui sont responsable d'une part de la hausse du fond des ruisseaux par accumulation des boues mais aussi par le volume des eaux rejetées s'ajoutant à celles de ruissellement. La conjonction de ces éléments ne pouvaient que provoquer régulièrement des débordements de plus en plus fréquent... S'ajoutent quelques ponts et passerelles mal implantés qui ralentissement les hautes eaux et les inévitables coudes qui ne favorisent pas l'écoulement rapide...

Le bassin de l'Espierres :

L'Espierres :

"La superficie du bassin de l'Espierres est d'environ 15000 hectares dont 8000 en territoire français. L'Espierres  prend sa source derrière l'ancienne ferme Masure, près du quartier du Hautmont, à Mouvaux. Elle traverse Roubaix, puis Wattrelos en formant une grande boucle sinueuse d'une dizaine de km. Avant d'atteindre le Sartel et le Grimonpont, elle forme la frontière franco-belge sur quelques centaines de métres.. Elle entre en Belgique à Leers-Nord et passe à Estaimpuis, Saint-Léger, Warcoing avant de rejoindre l'Escaut à Espierres, rive gauche, après un parcours de 24 km, soit 13,4 en France.

"En traversant l'agglomération roubaisienne, l'Espierres recueille les eaux du Trichon(1) et le riez Saint-Joseph (2). En entrant en Belgique, l'Espierres recueille à sa gauche les eaux du ruisseau de Wattrelos qui trace la limite entre cette ville et Estaimpuis. A Saint-Léger, l'Espierres rencontre sur sa rive gauche l'Esperlion qui naît à Herseaux sur les hauteurs du Oreux. Ce ruisseau passe à proximité de la ferme de Palme à Luingne avant de séparer les terres de Dottignies et d'Herseaux. Il poursuit alors sa route vers Evregnies et St.-Léger. En traversant Warcoing, l'Espierres est rejoint à sa gauche par le rieu du Pont-Bleu qui vient de Dottignies. Certains documents appelles l'Espierres, "Espierre noire". Un plan cadastral de la ville de Wattrelos daté de 1820 la dénomme le "coulan d'eau des Pierres".

La Grande Espierres :

"Elle prend sa source au Castert à Mouscron, passe à proximité du château des Comtes avant de poursuivre sa route vers Luingne où elle reçoit sur sa route l'Espierrette. Jusqu'ici voûtée, la Grande Espierres sort à ciel ouvert près de la zone industrielle de Mouscron et s'éloigne vers le hameau de Bréda à Dottignies, le Pont-David et la ferme de la Haverie pour mêler ses eaux à celles de l'Espierre à proximité de l'église d'Espierres.

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La Grande Espierres entre Mouscron et Dottignies (photo 24 février 2007)

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La Petite Espierres :

"Encore nommée "Berckem", qui naît à l'emplacement de l'ancienne ferme Delbar, là où se situe maintenant le parking du Risquons-Tout. Sur presque toute sa longueur, elle fait la limite entre la France  (Tourcoing et Wattrelos)et la Belgique (Mouscron, Luingne et Herseaux). Elle se jette dans l'Espierres aux Ballons. En 1843, on l'appelait "Espierres du Ballon". Quarante ans plus tard, elle était baptisée "ruisseau de France". Pendant son trajet, le Berckem rencontre sur sa droite, le ruisseau des Piats, qui vient de Tourcoing. Un peu plus loin, il recueille à sa gauche les eaux du ruisseau des Près des hayes qui sépare les terres de Mouscron de l'enclave de Luingne. D'une façon générale, le langage populaire appelle "riez" tous les ruisseaux un peu importants.

"Il semble, à ce jour, que la plus ancienne mention de l'Espierres soit celle qui figure dans une charte de l'abbaye St.-Martin de Tournai datée de juillet 1248.

"L'Esperlion fait ausi son entrée dans l'histoire en mars 1246, ainsi qu'en 1374, toujours en rapport avec l'abbaye St.-Martin de Tournai.

(1) Le trichon naît aux confins de Tourcoing et de Mouvaux. Il traverse d'ouest en est la ville de Roubaix avant de rejoindre l'Espierres au lieu-dit "La distillerie", au hameau du Sartel à Wattrelos. Avec l'industrialisation de Roubaix, cette rivière devint rapidement un égoût à ciel ouvert. Une vingtaine d'industries y déversaient leurs eaux usées : Delannoy-Destombe (teinturerie), Toulemonde-Destombe (tissage mécanique), Motte-Delescluse (teinturerie), Alfred Motte (tissage mécanique), Etienne Motte (filature), Carissimo (tissage mécanique), etc... Ce ruisseau fut couvert progressivement dans les années 1880.

(2) Le riez Saint-Joseph est un petit ruisseau au nord de Roubaix à la limite de Tourcoing à proximité du canal de Roubaix. Il devint très vite le réceptacle des eaux usées de la filature de laine Lepoutre-Pollet et du tissage mécanique Léon Dillies. Il fut également recouvert dans les années 1880.

Jean Deroubaix

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Un article complet (dont sont extraits les passages ci-dessus) se trouve dans :

"Mémoires de la société d'histoire de Mouscron et de la région", tome VIII, 1986, consultable dans les bibliothèques de Mouscron et d'Herseaux.

L'espierres aujourd'hui...

Vous voulez tout savoir sur le Canal de l'Espierres ?

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Photos extraites de l'article de J. Deroubaix :

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Extrait "Histoire de Tourcoing", Plateaux/Lottin, 1986 :

"Le rivière principale est l'Espierre. Elle naît à Mouvaux de mares entourant la ferme Masure. Par un vallon large et évasé, par de multiples méandres, elle traverse le Flocon, les Carliers. Se dirigeant ensuite vers Wattrelos et Leers, elle va se jeter dans l'Escaut près de la commune qui porte son nom, dans le Tournaisis. Plusieurs ruisseaux grossissent son courant. Le premier, sur la rive gauche, vient de  l'anneau entourant la ferme de la Vigne, aux Francs. Près du pont du Bucquois, au Bas-Carlier. Sur la rive droite, afflue un autre, né à la ferme du Halot. Plus loin et du même côté, arrive le rieu St.-Joseph issu des hauteurs du Fresnoy. Ces petits courants, au passage, alimentent des mares, entourent des fermes, parcourent des prairies abrités sous des rangées de saules que l'on nomment ici des halots. Au sud, près du Blanc-Seau, naît encore le Trichon qui sert de limite entre Tourcoing et Wasquehal et file vers Roubiax. Là, il forme un site agreste sur lequel fut implanté jusqu'en 1800 l'orgueilleux château de Pierre de Roubaix. Le Trichon, ayant suivi à peu près la Grand-Rue, se jette dans l'Espierre à Wattrelos.

Des environs de la Grand-Place sourd un ruisseau qui suit la rue de la Cloche. Au pont à raches, près de l'actuel jardin botanique, il reçoit un autre courant venu du complexe entourant d'eaux vives la ferme du Bus. Ensembles, ils serpentent vers le Virolois rejoindre le ruisseau de Berkem qui descend des hauteurs du Risquons-Tout ert sert actuellement de frontière entre la France et la Belgique. Ces courants réunis près de la Marlière se nomment alors Petite Espierre qui rencontre la Grande au Ballon, à Wattrelos. De multiples fossés, des rus encore moins importants augmentent le débit de ces eaux capables d'innonder les basses terres à certaines époques. Voilà notre contribution au bassin de l'Escaut."

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